Le cloud a le vent en poupe et rien d’étonnant à cela. De plus en plus d’organisations ont sauté le pas et bénéficient désormais des nombreux avantages du cloud, parmi lesquels le stockage en toute sécurité d’un volume sans cesse croissant de données et la réponse rapide aux changements qui se produisent sur le marché. Que peut signifier le cloud pour votre entreprise ? Bart Vande Ghinste, Product Marketing Manager Azure nous raconte les défis, les opportunités et les pièges à éviter.
Bart, commençons tout d’abord par le commencement ! Qu’est-ce en fait que le cloud ?
« Le cloud permet à votre entreprise d’accéder en ligne à une capacité flexible de stockage et à une forte puissance de traitement des données. Vous pouvez par exemple utiliser le cloud pour stocker des fichiers en toute sécurité mais aussi pour traiter les commandes de votre boutique en ligne. Avant, toutes ces opérations se faisaient principalement par le biais de serveurs propres, matérialisés. Avec le cloud, c’est précisément de cet aspect matérialisé, de ces sources matérialisées que nous nous écartons. Le cloud accorde à la technologie de l’information un rôle différent, plus stratégique. C’est somme toute une évolution positive car elle arme votre entreprise et votre informatique pour mieux faire face aux facteurs extérieurs qui risquent d’être préjudiciable à votre organisation, notamment la concurrence et l’évolution rapide des technologies. »
Pourquoi le cloud est-il devenu si important pour les entreprises, surtout ces derniers temps ?
« L’innovation joue un rôle majeur au sein des entreprises. Elles se sentent obligées d’innover sans cesse afin de devancer la concurrence. Un développement important à cet égard est l’émergence de l’Internet des Objets (le fameux « Internet of Things » ou tout simplement « IoT ») et la croissance du volume de données qu’il entraîne. Songez par exemple à une entreprise telle que la société nationale des chemins de fer, qui est non seulement en mesure d’enregistrer et de traiter mais aussi d’interpréter une vaste quantité de données par l’intermédiaire de capteurs. À l’heure actuelle, les entreprises ont tout intérêt à franchir le pas vers le cloud. De plus en plus d’entreprises prennent conscience des avantages inhérents au cloud. Force est de constater qu’aujourd’hui, même les petites et moyennes entreprises se lancent dans le cloud. En tant qu’organisation relativement compacte, elles disposent ainsi directement de moyens qui, dans le passé, nécessitaient de lourds investissements. »
« Le cloud arme votre entreprise et votre informatique pour mieux faire face aux facteurs
extérieurs qui risquent d’être préjudiciable à votre organisation »
Quelles opportunités le cloud offre-t-il à l’informatique au sein des entreprises ?
« Depuis 2008, les pressions sur l’informatique se sont accentuées. La crise financière y est pour beaucoup, mais pas uniquement. Il y a aussi l’émergence de nouvelles startups qui ont besoin de l’informatique pour être opérationnelles dans les plus brefs délais et plaident vigoureusement en faveur du cloud. L’objectif principal d’une organisation est de maximiser ses profits. Dans ce contexte, l’informatique joue un rôle bien précis, à savoir celui de veiller à ce que votre entreprise fonctionne aussi bien que possible. L’informatique n’est jamais une fin en soi, mais un moyen pour arriver à vos fins. Le cloud offre à votre organisation une flexibilité accrue. Après tout, l’argent ne se dépense qu’une seule fois. Alors, c’est à vous de décider si vous préférez investir dans du personnel supplémentaire ou consacrer les ressources financières dont vous disposez au cloud qui se charge de traiter vos affaires ? Cette flexibilité rend votre organisation plus alerte et vous permet de vous adapter rapidement aux changements du marché. Alors qu’auparavant, il fallait compter jusqu’à 6 semaines, cela peut aujourd’hui se faire en un jour à peine. Ceci entraîne en outre que certains services sont actuellement de plus en plus souvent « cloud-first » : dans un premier temps, ils sont uniquement disponibles via le cloud. Si vous ne faites pas appel au cloud, vous courrez le risque de rater des affaires ou d’être à la traîne. »
« Certains services sont actuellement de plus en plus souvent « cloud-first » :
dans un premier temps, ils sont uniquement disponibles via le cloud. »
Souvent, le cloud est aussi directement lié à la quantité croissante de données…
« De nombreuses entreprises, dont les PME, doivent gérer une quantité croissante de données, entre autres, celles générées par des appareils. Pour vous donner un ordre d’idée, le nombre d’appareils en circulation dépasse actuellement le nombre de gens. Le nombre de capteurs a lui aussi fortement augmenté. Les entreprises se rendent de plus en plus compte qu’elles peuvent analyser leurs données historiques pour ainsi améliorer leurs prestations à l’avenir. De toutes les données qui sont pour l’heure analysées manuellement, 90 % peuvent l’être dans le cloud. Cela revient à dire que les organisations pourraient grâce au cloud se vouer de manière très efficace aux 10 % restants. »
Dossiers de patients, radiographies, scans, IRM : le nombre de fichiers (image) dans le secteur des soins de la santé augmente considérablement chaque année. Au Grand Hôpital de Charleroi, ces fichiers représentent environ 250 téraoctets. Pour gérer cette masse colossale de données, ils font appel au cloud.
Quelles sont les sortes de cloud dont nous disposons actuellement ?
« Vous pouvez opter pour le cloud privé, avec lequel le système est hébergé soit dans les propres locaux de l’entreprise (ou comme disent les Anglais, « on-premises ») soit chez le fournisseur de services informatiques dans le cloud. Dans ce cas, le cloud est spécialement adapté à votre organisation. Cela permet de garantir un degré élevé de contrôle et de sécurité. Dans le cas du cloud public, votre organisation utilise une infrastructure partagée auprès d’un fournisseur de cloud. Le cloud public offre d’énormes avantages en termes « d’hyper-évolutivité ». Vous partagez l’infrastructure – et les investissements qui s’en suivent – avec d’autres entreprises. Cette économie d’échelle est substantielle : ainsi, Microsoft consacre par exemple à lui seul un à deux milliards d’euros à la sécurisation des données. Ces coûts sont « répartis » sur l’ensemble des serveurs. Cela a un effet favorable sur le prix de revient et sur le degré de sécurité, qui profite directement à tout le monde. Votre entreprise peut ainsi investir les économies réalisées dans d’autres domaines, par exemple l’innovation. D’autre part, il y a aussi le cloud hybride. Dans ce cas de figure, vous utilisez votre propre infrastructure conjointement avec le service d’un cloud public. Vous combinez dès lors haut degré de disponibilité et flexibilité. »
« Les économies réalisées grâce au cloud vous permettent d’investir dans d’autres
domaines, par exemple l’innovation. »
Comment savoir quel cloud choisir pour son organisation ?
« Lors de l’évaluation, il s’agit avant tout de porter attention à la charge de travail au sein de l’organisation. Comparez par exemple un site web simple à une solution en ligne complexe. Le choix du cloud approprié dépend donc véritablement de la complexité de la solution. Rappelez-vous qu’avec le cloud, il n’est jamais question de « tout ou rien ». N’hésitez pas dans votre choix de cloud à vous faire conseiller par un partenaire informatique. N’oubliez pas non plus que vous serez à tout moment en mesure d’adapter le cloud en accord avec les besoins de votre entreprise. »
Il y a plusieurs fournisseurs de services informatiques dans le cloud sur le marché. Quelle est la bonne stratégie pour sélectionner le fournisseur adéquat ?
« Le choix d’un bon fournisseur de cloud est en premier lieu tributaire d’un aspect mentionné précédemment, celui de l’hyper-évolutivité : le partage intelligent de l’infrastructure afin de profiter de l’économie d’échelle. Il y a pour l’instant deux fournisseurs qui offrent cet avantage : Microsoft et Amazon. En outre, il faut éviter à tout prix ce qui s’appelle le « vendor lock-in », ou « enfermement propriétaire », à savoir une dépendance exclusive à un fournisseur donné. En l’occurrence, vous êtes par exemple dépendant de votre fournisseur parce que vous utilisez un système bien spécifique. Il s’avère dès lors très compliqué de changer l’hébergement de vos données. Un comité a été mis sur pied dans le but d’établir un document stipulant les normes à suivre à l’encontre de l’enfermement propriétaire, un document bien entendu signé par Microsoft. »
« Il faut éviter à tout prix la dépendance exclusive à un fournisseur donné
pour assurer à tout moment votre flexibilité. »
Qu’en est-il de la sécurisation et de la sécurité de mes précieuses données ?
« Si vous pouviez visiter un de nos centres de données, ce qui vous frappera immédiatement, est le peu de personnel présent sur le terrain. Aucun des collaborateurs n’a accès aux données. Seul le client même y a accès. Nous prévoyons en outre des contrôles intensifs, lors desquels nous vérifions si toutes les règles et procédures sont effectivement respectées. Pour l’instant, nous travaillons également à une solution qui permettra au client lui-même de crypter toutes ses données. Il n’y a pas à dire, la sécurité est notre priorité. »
Et que nous réserve l’avenir ? À quoi pouvons-nous nous attendre à court terme en matière de cloud ?
« Vous pouvez vous attendre dans les années à venir à encore davantage d’innovations. Au cours de l’année écoulée, nous avons ajouté pas moins de 500 fonctions à Azure, le service cloud de Microsoft. Et nous investissons aussi beaucoup dans nos centres de données. Le nombre actuel de 26 devrait augmenter rapidement. À titre indicatif : nous disposons déjà à l’heure actuelle de plus de centres de données qu’Amazon et Google combinés. Cette augmentation des centres de données est indispensable pour que le client puisse à tout moment disposer de ses données dans les plus brefs délais. Ceci n’est qu’un début, et nous sommes loin d’en avoir terminé ! »