Pour marquer la Journée internationale de la démocratie, nous vous racontons comment l’intelligence artificielle aidera le Parlement européen à surmonter les barrières linguistiques et à rendre le processus politique accessible à tous.
La force de l’Europe réside dans sa pléthore de cultures, de traditions et de langues, et la sauvegarde du multilinguisme est essentielle pour concrétiser la devise de l’UE : « Unie dans la diversité ». C’est pourquoi au sein du Parlement européen, la seule institution de l’UE dont les membres sont élus directement par les citoyens, le multilinguisme est un préalable non négociable pour soutenir le processus démocratique. Le Parlement dispose d’un large pool de traducteurs et d’interprètes humains dédiés à cette cause, garantissant une couverture rapide et généralisée de toutes les discussions parlementaires dans les 24 langues européennes officielles. À présent, le Parlement se tourne vers la technologie dans le but d’augmenter les capacités de ses traducteurs et faire en sorte que chaque citoyen européen où qu’il soit puisse participer au processus politique en temps réel.
Microsoft a été sélectionnée comme l’une des trois organisations à s’associer au Parlement européen pour développer un outil basé sur l’IA qui transcrira et traduira automatiquement les débats parlementaires en temps réel, avec la possibilité d’apprendre des corrections et des modifications humaines. L’initiative vise à rapprocher le processus démocratique des citoyens, en veillant à ce que les débats du Parlement soient accessibles à tous, y compris aux personnes malentendantes ou sourdes, qui pourront bientôt suivre les débats politiques en direct grâce à des transcriptions générées par machine. L’outil accélérera également le processus de finalisation et de publication des transcriptions officielles et des traductions des débats du Parlement dans les 24 langues.
Alors que Microsoft fournit depuis un certain temps déjà des services de transcription ainsi que des services de traduction IA Azure dans sa gamme de produits, les besoins uniques du Parlement européen exigent une approche sur mesure. C’est à ce stade qu’une équipe d’experts exclusivement européens est intervenue, démontrant le savoir-faire européen dans des domaines tels que la reconnaissance vocale, le traitement et la traduction automatique, le tout basé sur l’intelligence artificielle Azure. Le Dr. Olivier Nano, d’origine française, et l’Allemand Chris Wendt ne sont que deux des nombreux cerveaux d’ingénierie qui se cachent derrière la contribution de Microsoft à cette initiative et dont les connaissances sont déployées pour relever les défis spécifiques qui entrent en jeu dans les salles plénières du Parlement.
Au premier rang de ces défis se trouve la nécessité d’une capture audio efficace. Dans un contexte politique, où les débats peuvent être passionnés et sensibles, mais aussi foncièrement techniques, la précision, l’exactitude et la qualité sont autant de maîtres-mots en matière de transcription et de traduction. Comme le dit Olivier Nano : « Toute erreur de reconnaissance vocale sera amplifiée lors de la traduction. »
Pour réduire le risque d’erreurs, la technologie IA Azure de Microsoft a la capacité de s’ajuster aux différents accents régionaux ou nationaux, en variant l’acoustique en fonction du local dans lequel les discussions ont lieu, en variant le ton des voix ou le bruit ambiant. Cet outil est également préformaté pour reconnaître un vocabulaire technique complexe – fréquent lors de discussions politiques – ou des noms difficiles à prononcer et des acronymes. Et il est également en mesure de reconnaître si un interlocuteur souffre d’un défaut de prononciation et par conséquent tenir compte de celui-ci dans la transcription.
Bien que les membres du Parlement européen aient parfaitement le droit de s’adresser à l’auditoire dans leur langue maternelle, beaucoup choisissent de le faire dans une autre langue plus couramment parlée, ce qui peut éloigner davantage les citoyens du processus politique. Les membres de l’équipe Microsoft sont eux-mêmes multilingues, ce qui signifie qu’ils comprennent personnellement les défis que peut comporter la communication dans une deuxième, voire une troisième langue. Chris Wendt explique en quoi c’est important : « Notre équipe est motivée par l’intention de briser les barrières linguistiques afin que nous puissions tous parler notre langue maternelle et continuer à communiquer ensemble. En fin de compte, il s’agit d’un effort d’inclusivité et d’accessibilité. »
Alors que l’outil n’a pas encore servi lors d’une véritable session plénière, celui-ci peut déjà fournir des traductions en français, en allemand et en anglais, et sera finalement étendu à 10 langues d’ici septembre 2021. Le Parlement européen décidera alors laquelle des trois solutions peut le mieux fournir les traductions en direct et de haute qualité des discours en textes dans les 24 langues.
Une chose est claire : les leçons tirées de ce projet profiteront aux Européens de bien des manières. « Une technologie comme celle-ci peut profiter à toutes les institutions publiques, que ce soit au niveau européen ou national, en aidant à rapprocher les citoyens du processus démocratique, » déclare Olivier Nano. Cette technologie assurera également la diversité linguistique pour Ies organisations de toutes tailles, comme le souligne Chris Wendt : « Lorsqu’elle est mise à l’échelle, cette technologie peut aider les individus et même les plus petites entreprises à travailler dans un environnement international et à surmonter les obstacles linguistiques. » Nous sommes impatients de travailler à la réalisation de ces ambitions au bénéfice de tous les citoyens européens.
Comment cet outil fonctionne-t-il ?
Les systèmes de traduction automatique sont des applications ou des services en ligne qui utilisent des technologies d’apprentissage automatique pour traduire de grandes quantités de texte « source » d’une langue vers une autre langue « cible ». La solution développée par Microsoft pour le Parlement européen utilise la technologie de l’intelligence artificielle (IA) mieux connue sous le nom de « réseaux neuronaux » pour traduire des phrases entières ou des groupes de phrases logiques en fonction du contexte dans lequel les mots « source » sont utilisés. Étant donné qu’un mot donné peut avoir plusieurs significations différentes, et donc des traductions différentes, lorsqu’il est visualisé dans un dictionnaire, le système utilise plutôt la probabilité pour sélectionner la définition et la traduction les plus probables en fonction du contexte environnant. Pour opérer de manière encore plus précise, l’outil a bénéficié d’une préformation à l’aide de grandes quantités de données accessibles au public des sessions précédentes du Parlement européen, en vue de construire un système qui de façon probabiliste est prédisposé à traiter le langage et la terminologie utilisés par les parlementaires.
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