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Myriam Broeders
Chief Technology Officer
Depuis l’émergence du COVID-19, les hôpitaux sont soumis à une forte pression. Afin de protéger au mieux les patients et le personnel et de garantir le fonctionnement de l’hôpital, l’hôpital ZOL (Ziekenhuis Oost-Limburg) de Genk a lancé en un temps record l’utilisation du Healthbot, un « chatbot » opérationnel sur la plate-forme Microsoft Azure. Ce chatbot dépiste les patients avant même qu’ils ne mettent ne fût-ce qu’un seul pied à l’hôpital. Les données recueillies permettent de mieux évaluer d’éventuelles résurgences du virus.
Lorsque le gouvernement a annoncé la mesure d’assouplissement qui stipulait qu’en plus des traitements très urgents, des traitements urgents ordinaires pouvaient également être effectués dans les hôpitaux, de nombreux hôpitaux se sont interrogés sur leur mise en œuvre pratique. C’est également le cas du ZOL à Genk, explique Noëlla Pierlet, Coordinatrice/architecte des données/informations cliniques au sein de l’hôpital Ziekenhuis Oost-Limburg. Le risque de contamination dans la partie non-COVID de l’hôpital devait être réduit au minimum afin de protéger à la fois les patients et le personnel, et de pouvoir travailler dans un environnement sûr. La direction a émis la demande qu’un processus de dépistage simple soit mis en place tout en assurant l’utilisation réfléchie du matériel de test disponible. La solution consistait à rédiger un questionnaire pour les patients, qui a abouti à la mise en œuvre du Healthbot (un « chatbot » spécifiquement axé sur la santé du patient). Le questionnaire clarifie la probabilité qu’un patient soit ou non infecté par le virus COVID-19.
« En raison du nombre croissant de patients, une approche différente s’est avérée nécessaire pour empêcher autant que possible au COVID-19 de s’introduire dans l’hôpital. » – Noëlla Pierlet, Coordinatrice/architecte des données/informations cliniques, Ziekenhuis Oost-Limburg, Genk
L’objectif du Healthbot est, d’une part, de maintenir le risque d’infection au sein de l’hôpital au plus bas et d’autre part, de pouvoir évaluer correctement une éventuelle résurgence du virus et de prendre les précautions nécessaires. Chaque questionnaire est en effet lié à un dossier patient, ce qui permet à l’hôpital d’indiquer le nombre de patients oranges, jaunes ou verts par code postal. En interrogeant l’état de santé des patients, ZOL obtient des statistiques sur la population du Limbourg grâce auxquelles il est possible de détecter et de traiter de nouveaux foyers du COVID-19.
Cette procédure assure un environnement plus agréable et plus sûr intramuros, tant pour les patients que pour le personnel de santé. Elle réduit considérablement le risque de contamination car elle veille à ce que les patients verts, jaunes et oranges ne se croisent pas. De cette manière, les patients peuvent à nouveau bénéficier des traitements nécessaires en toute confiance.
Comme ce Healthbot fonctionne-t-il précisément ? Chaque patient reçoit un SMS qui comprend un lien vers le questionnaire. Le patient doit répondre à diverses questions liées au coronavirus via le « chatbot », après quoi un algorithme détermine quel code couleur le patient se verra attribuer après avoir complété le questionnaire. Le code couleur peut être vert, jaune ou orange, l’orange correspondant aux patients les plus « suspects » qui, en concertation avec le médecin traitant, ont besoin d’une approche ciblée. Il faut vérifier si le traitement est toujours approprié en cas de contamination et si celui-ci peut éventuellement être reporté pour des raisons de sécurité générale.
Le questionnaire peut être complété de différentes manières. Cependant, plus de 70 % des patients le remplissent via leur smartphone après avoir reçu un SMS ou via le portail patient en ligne. Les 30 % restants sont contactés par téléphone par un employé du centre d’appels du ZOL. Quoi qu’il en soit, les patients ne pourront accéder à l’hôpital qu’après avoir rempli le questionnaire, et ce, d’une manière ou d’une autre.
« L’avantage principal de ce Healthbot est son extraordinaire convivialité et son accessibilité. Il est vrai que tout le monde doit pouvoir compléter le questionnaire pour avoir accès à l’hôpital. » – Noëlla Pierlet, Coordinatrice/architecte des données/informations cliniques, Ziekenhuis Oost-Limburg, Genk
Le temps mis pour mettre sur pied ce Healthbot démontre à lui seul que cette période difficile suscite parfois une efficacité hors pair. Jugez plutôt. Le Healthbot de Microsoft est le résultat d’une collaboration avec Arinti, une société malinoise de 13 personnes, spécialisée dans l’intelligence artificielle et qui a permis en seulement 12 jours à cinq hôpitaux d’utiliser le « chatbot ». Un véritable exploit qui témoigne d’un engagement énorme de la part d’Arinti ainsi que du ZOL.