Team Scheire: La clé de cette application unique ?
Lisze comment les collègues de Microsoft et la culture d’entreprise a encouragé Katrien pour 100%.
Karen Verstappen
Communications & Public Relations Manager
Évidemment que les filles sont aussi fortes en math que les garçons! » Maaike ne semble pas douter une seule seconde de ce qu’elle dit. Elle participe à l’événement annuel DigiGirlz et est en train de développer son propre jeu en Scratch. « Mes cours favoris à l’école sont les sciences naturelles. Je préfère ça que d’être toute la journée devant un ordinateur. Je rêve de devenir vétérinaire!
À l’instar de nombreuses jeunes filles de treize ans, Maaike est passionnée par les mathématiques et la biologie. Pourtant, il y a de fortes chances que Maaike perde cette passion dans un an et n’embrasse jamais une carrière dans les filières STEM (acronyme anglais de science, technologie, ingénierie et mathématiques). Maaike n’est toutefois pas la seule dans ce cas ! Dans le monde, moins de dix pour cent des femmes exercent une activité professionnelle dans des secteurs qui définissent notre avenir comme les TIC, alors que le marché de l’emploi recherche désespérément des profils de ce type.
Dans ce contexte, Microsoft s’est demandé comment encourager des jeunes filles telles que Maaike et ses amies à continuer de développer leurs talents et à ne pas raccrocher. En collaboration avec la London School of Economics, Microsoft a lancé une étude européenne de grande envergure portant sur plus de 11 000 femmes et jeunes filles âgées de 11 à 30 ans dans 12 pays européens. Dans notre pays, un millier de jeunes filles et femmes ont participé à l’étude. Il en ressort qu’il existe une forte corrélation entre la région où une jeune femme grandit en Europe et la manière dont elle envisage, tant positivement que négativement, les filières STEM.
Les jeunes filles belges ne s’éveillent aux sciences et à la technologie qu’à un peu plus de 12 ans. De quoi nous reléguer à la dernière place du classement européen de la précocité de l’intérêt pour ces disciplines. De plus, cette passion disparaît déjà à 14 ans. Il convient d’intervenir dans cet intervalle de deux ans pour convaincre les jeunes filles de choisir les orientations STEM à l’université ou en haute-école afin de devenir ingénieure ou encore analyste de données.
« Il est étonnant de constater que les jeunes filles belges se passionnent aussi tard pour les STEM et qu’elles s’en détournent ensuite aussi rapidement », souligne Martine Taeymans. Martine est, entre autres, la coordinatrice enthousiaste de l’académie STEM de la Haute-école Thomas More de Geel. Cette académie organise et soutient un grand nombre d’activités postscolaires comme « Les Experts en Classe », la création de robots trieurs de déchets et l’apprentissage d’un langage de programmation à l’aide du jeu Minecraft. Selon Martine, on ne commence jamais assez tôt avec l’apprentissage des STEM : « Nous devons familiariser les filles dès l’école gardienne avec ces sujets et ne pas les bombarder intensivement entre douze et quatorze ans. Il est important d’encourager leur persévérance dès le jeune âge. Il existe d’ores et déjà une offre très diversifiée d’activités postscolaires, nous sommes donc certainement sur la bonne voie ! »
Valerie Taerwe opine du chef. Elle a récemment été élue Young ICT Lady de 2017 par le magazine de technologie Data News. Il y a cinq ans, elle et deux autres collègues ont terminé leur cursus en sciences informatiques avec… 46 étudiants masculins. Son passage à l’université de Gand n’est pas passé inaperçu ! Elle a en effet été l’une des premières étudiantes-entrepreneuses de cette institution en qualité de cofondatrice de l’éditeur de logiciels G-Flux. « Alors que la qualité de l’enseignement des disciplines STEM en Belgique est excellente, nous ne parvenons toutefois pas à convaincre la plus jeune génération à l’inverse d’autres pays », réagit-elle après avoir parcouru les résultats de l’étude. « Par ailleurs, il n’y a que deux ans entre le début et la fin de l’intérêt pour les STEM, soit une fenêtre d’opportunités particulièrement réduite. Elle démontre qu’il est absolument nécessaire de sortir du cycle des débats et des séances de remue-méninges afin d’impliquer davantage les écoles dans nos activités de Girls in Stem ! Il y a encore du pain sur la planche ! »
Alors que la qualité de l’enseignement des disciplines STEM en Belgique est excellente, nous ne parvenons toutefois pas à convaincre la plus jeune génération à l’inverse d’autres pays – Valerie Taerwe – ICT Lady of the Year
« Le problème n’est absolument pas un manque de talent, mais le bon choix de carrière sur la base de votre talent », indique le professeur Martin W Bauer, chercheur à la faculté de Psychologie et des Sciences comportementales de la London School of Economics et un des initiateurs de notre étude sur la relation entre les jeunes filles et les disciplines STEM. « Une de nos grandes préoccupations est le choix d’orientations de carrière différentes pour les étudiants et les étudiantes. La conformité aux attentes sociales, aux modèles et aux stéréotypes et l’absence d’exemples continuent à influencer les jeunes filles à ne pas opter pour les disciplines STEM. » Mais arrêtons de nous appesantir sur les problèmes, penchons-nous plutôt sur les causes ! Voici les quatre raisons principales pour lesquelles les jeunes filles belges ne choisissent pas les STEM.
Fort heureusement, nous avons aussi de bonnes nouvelles. Par rapport aux résultats européens moyens, les jeunes filles belges s’opposent résolument aux stéréotypes existants dans le domaine des STEM. De manière générale, les jeunes filles de toute l’Europe associent automatiquement un homme aux professions de scientifiques, d’ingénieurs, de mathématiciens ou de programmeurs informatiques. Mais ce n’est pas le cas en Belgique ! En effet, c’est en Belgique que les jeunes filles font le moins cette association, puisqu’à peine 35% d’entre elles déclarent penser automatiquement à un homme. Par ailleurs, à peine 13% des jeunes filles de notre pays sont d’accord avec l’affirmation suivante « je ne serai jamais aussi calée que les garçons de ma classe dans les matières STEM ».
Cela n’a pas non plus échappé à Martine Taeymans. « Leur opposition catégorique aux stéréotypes est étonnante. Dans le même temps, 40% des jeunes filles répondent toutefois par la négative à la question de savoir si elles veulent un jour embrasser une carrière dans ces domaines. C’est le plus haut pourcentage en Europe, ce qui nous vaut un classement particulièrement désastreux. Comme on le voit, les mentalités sont prêtes, il ne reste plus qu’à agir maintenant. Une explication de ce gouffre entre la pensée et l’action pourrait résider dans l’absence de familiarisation avec ces matières. C’est précisément la raison pour laquelle les expériences pratiques sont si importantes. Les jeunes filles doivent avoir la chance de démontrer leur talent en mathématiques, en technologies et en sciences. Peut-être sommes-nous trop modestes ? Les femmes doivent oser montrer qu’elles ont du culot et s’affirmer par leurs réalisations dans le domaine des STEM. » Cela nous ramène presque automatiquement à l’importance des exemples.
Les femmes doivent oser montrer qu’elles ont du culot et s’affirmer par leurs réalisations dans le domaine des STEM – Martine Taeymans
Êtes-vous enseignant, avez-vous une fille, exercez-vous une activité dans le domaine des STEM ? Dans ce cas, vous pouvez aussi contribuer à améliorer la situation ! Nous avons demandé aux participantes par qui elles souhaiteraient être encouragées. En haut de la liste des réponses figurent les femmes qui travaillent dans ces domaines (45,1%), suivies de très près par les enseignants (44,6%), viennent ensuite les organisations STEM connues (42,9%), les célébrités (38,7%) et, clôturant le top 5, les parents (37,3%). En Belgique, les parents et les enseignants ont moins tendance de parler des STEM avec leurs filles et leurs élèves féminines. Cependant, 30% des jeunes filles parlent régulièrement avec eux de ces sujets. Les mères font un tout petit peu mieux, mais huit pour cent des jeunes filles ne parlent jamais ou très rarement avec leur maman des STEM.
En dépit de ce tableau d’ensemble, Martine Taeymans nourrit de très grands espoirs : « Pour l’instant, elles n’aiment encore que ce qu’elles connaissent, mais je constate avec bonheur que les matières STEM alimentent de plus en plus souvent les conversations familiales. Ces cinq dernières années, les modifications ont été nombreuses grâce, d’une part, à la création des académies STEM et, à la nouvelle orientation STEM du premier niveau de l’enseignement secondaire. Dans une autre enquête, nous voyons que les STEM entrent progressivement dans les mœurs. Dans ce contexte, Microsoft peut aussi assumer des responsabilités de concert avec ses collègues d’autres entreprises technologiques ! Entre autres, en permettant aux diplômées de ces disciplines de s’épanouir dans l’entreprise et d’être placées sous le feu des projecteurs. De cette manière, les femmes et les parents considéreront davantage leurs propres talents et ceux de leurs enfants. Grâce à ces exemples, les femmes estimeront que les STEM constituent une option à part entière tant à l’école que dans leur vie professionnelle.
Elke Willaert, notre directrice des ressources humaines chez Microsoft Belux abonde dans ce sens. Elle a travaillé auparavant dans une entreprise de courrier express et a résolument opté pour une entreprise STEM. Cela lui a ouvert les yeux et lui a permis de ne pas avoir peur de l’informatique. « Si vous travaillez dans la technologie, vous exercez une influence positive considérable sur la société. J’en suis extrêmement fière. Vous pouvez en effet contribuer à un monde meilleur, au sens propre, en collaborant par exemple à la recherche sur le cancer », indique Elke. Elle estime aussi qu’il est actuellement très difficile de trouver des collaboratrices pour des emplois STEM. « Nous misons évidemment beaucoup sur le recrutement de profils techniques. Par rapport au nombre total de diplômés, le nombre de femmes est encore très limité. Nous remarquons que les enseignements secondaires inférieurs et universitaires prêtent encore trop peu d’attention aux STEM. Nous devons veiller à ne pas créer un nouvel analphabétisme. Les compétences STEM sont donc importantes non seulement sur le plan professionnel, mais également pour assurer un fonctionnement optimal dans la société.
Si vous travaillez dans la technologie, vous exercez une influence positive considérable sur la société. J’en suis extrêmement fière. – Elke Willaert, directrice des RH chez Microsoft Belux
« Cette étude est pour moi une source d’inspirations pour encore miser davantage sur les jeunes filles et les femmes dans le cadre des disciplines STEM. Non seulement avec des événements tels que DigiGirlz, mais également, dans une perspective plus active, en collaboration avec des écoles et des ambassadrices, en d’autres termes, des femmes diplômées dans ces disciplines qui font preuve de créativité dans l’exercice de leur activité professionnelle. Microsoft estime que les femmes sont absolument nécessaires pour le succès de l’entreprise. »
Microsoft entend contribuer à cette prise de conscience. C’est la raison pour laquelle elle a décidé de mettre à l’honneur chaque mois à compter de maintenant une femme qui change le monde avec les STEM. Êtes-vous cette femme ? Ou connaissez-vous une personne qui vous a inspirée pour concrétiser des idées avec les STEM ? Faites-le-nous savoir via Twitter ou Facebook avec l’hashtag #MakeWhatsNext!